240 Durocher




Résidentiel
240 Durocher
Client
OMHQ
Année
2020 – 2021
Sise au 240 rue Durocher dans le quartier Saint-Sauveur, cette maison fut érigée en 1916 d’après les plans de l’architecte Adalbert Trudel. Elle fut d’abord la résidence unifamiliale du prospère comptable Joseph-Édouard Bédard. Le bâtiment a été acquis en 1953 par Sylvio Marceau Inc. et demeurera la propriété de l’entrepreneur de pompes funèbres jusqu’en 1975. Plusieurs fois rénovée lors du précédent siècle, son usage semble avoir été maintenu à travers le temps jusqu’à son acquisition par la SHQ, en 1993. L’immeuble poursuit sa vocation résidentielle depuis. L’Office municipal d’habitation de Québec y offre aujourd’hui 3 grands logements familiaux sains et bien éclairés, à proximité d’une multitude de services à distance de marche et intégrés au tissu urbain afin d’améliorer les conditions de vie de ces locataires, pour leur mieux-être ainsi que celui de toute la société. Au fil des dernières années, diverses inspections professionnelles de ce bâtiment ont mis en lumière de multiples désordres d’ordre structuraux ainsi que de salubrité, obligeant le propriétaire à relocaliser les familles qui occupaient l’immeuble. D’abord, il est observé que la forte concentration de gros granulats de pierre ainsi que l’absence de barres d’armature des murs de fondation en béton du bâtiment en compromettaient l’intégrité structurale. On remarquait également une importante détérioration du mur situé au Sud, dû aux effets de gel et de dégel ainsi qu’à l’utilisation d’agents de déglaçage. Plusieurs sections de murs étaient friables. La présence de multiples fissures était également visible. L’importante détérioration du mur de fondation requérait d’épaissir celui-ci par l’extérieur, essentiellement sur les façades Sud et Est.
Constitué de briques sur tout son périmètre, le parement extérieur de brique présentait pour sa part de multiples fissurations. Plusieurs briques étaient éclatées et les joints de mortier étaient complètement détériorés. La façade avant présentait un « ventre de bœuf ». Les ancrages à maçonnerie étaient rares et hautement corrodés. En l’absence d’attaches horizontales, l’affaissement de briques menaçait. La structure pièce-sur-pièce en bois massif des murs porteurs est aujourd’hui conservée mais un nouveau revêtement de brique s’est imposé. Une brique d’argile d’apparence traditionnelle et inspirée des immeubles du quartier est privilégiée, la brique Highland Kirkhill. Pour conserver le caractère de l’immeuble, les éléments architecturaux qui ornent la façade avant sont tous conservés. La corniche est réparée, nettoyée et peinturée. Les linteaux et allèges de pierre calcaire sont aussi récupérés. Enfin, la partie inférieure du mur avant en bloc de maçonnerie est elle aussi conservée en place. De plus, le remplacement du parement extérieur ainsi que de la toiture (membrane élastomère bicouche) permettent de revoir l’étanchéité complète de l’immeuble. L’installation de nouvelles fenêtres à battants en aluminium, tel que celles en place, a aussi été privilégiée.
La présence de nombreux matériaux contenant du plomb, de l’amiante et des moisissures a obligé un curetage intérieur complet de l’immeuble. Le protocole de démantèlement de ces matériaux contaminés a permis d’assurer la qualité de l’air futur des nouveaux occupants. Le curetage intérieur complet jusqu’à la structure pièce-sur-pièce des murs porteurs a aussi permis de revoir et d’améliorer substantiellement l’isolation thermique de l’immeuble. La valeur RSI des murs de fondation est passée de 1,338 à 4,679. La valeur RSI des murs hors-sols est passée pour sa part de 1,523 à 5,635, soit une amélioration de plus de 350%.
Le concept d’aménagement intérieur respecte l’aménagement initial. Cependant, les nouveaux finis et matériaux ont été sélectionnés en regard de leur faible impact sur l’environnement. Le choix des nouveaux appareils électroménagers a aussi été effectué selon leur efficacité énergétique. La reconstruction partielle de sections de planchers présentant des traces de pourriture et/ou de moisissure a aussi permis de régulariser les hauteurs de planchers de façon à faciliter la mise aux normes des seuils et escaliers intérieurs.
Les galeries et les escaliers extérieurs ont également été refait à neuf. Une structure d’acier galvanisé avec paliers et marche de type caillebotis a été privilégiée pour augmenter la sécurité des occupants, faciliter l’entretien et assurer la pérennité de l’ouvrage dans le temps. Enfin, l’aménagement paysager et la cour arrière ont aussi été rénovés. Des espaces verts ont été créés pour le bénéfice des jeunes familles urbaines qui habitent l’immeuble aujourd’hui.